Ethan KNUT
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|| 27 ans || Gay - orientation : dominant & dominé || Aromantique ||
Le crime se définit par toute violation grave de la loi civile ou de la morale telle qu’elle est définie par la société. En psychologie, le crime est l’aboutissement d'une chaîne causale dont les constituants peuvent être individuelles (l'individu à une disposition au passage à l’acte) voir biologiques (il s’agit d’un déterminisme médical), sociale (c’est la société qui reconnaît le crime), ou mésologiques (l’environnement facilite le passage à l’acte). Dans tous les cas, celui-ci est puni par la loi ou réprouvée par la conscience du bien et du mal.
Considérant cette définition, diriez-vous que l’imagination d’un crime est punissable ? Notre cher ami rêve intensément de tout un tas de choses. Quand il scénarise ses envies, il se voit s’introduire chez quelqu’un et l'épier depuis une cachette des heures durant ; il voudrait surprendre un inconnu passant au détour d’une ruelle sombre, muni d'un couteau qu’il enfoncerait dans sa chair du ventre jusqu’à la gorge ; il invente paralyser sa victime grâce à des substances illicites, afin de la torturer et la posséder entièrement.
Pourtant, aussi puissamment ses visualisations l’excitent-elles, Ethan demeure incapable de passer à l’acte. Il mentalise. Il visualise. Il tremble de pulsions sadiques à l’idée de commettre un crime sur autrui. Il voudrait préméditer mais rien n’a encore dépassé l'ordre de ses fantasmes.
C’est pourquoi je vous propose de poser une seconde question dans cette réflexion : le passage à l’acte relève-t-il de l’absence ou de la présence de traits de personnalité ? Les théories à ce propos sont diverses.
En ce qui concerne Ethan, l’origine de cette déviance résulte d’un malaise dans sa construction psychique qui se manifeste au travers de comportements antisociaux telles qu’une grande timidité et une remise en question de l’autorité publique. Également, il est victime de quelques TOC.
Par ailleurs, le jeune homme a été élevé au sein d’un groupement catholique duquel il garde des traces profondément ancrées dans sa vie actuelle, même si il n’y appartient plus depuis sa dix-septième année. Par ce fait, il éprouve un sentiment de persécution vécu comme un fardeau et une altération de l’affectivité, ne sachant considérer autre chose que l’amour de Dieu. Se sentant en permanence coupable pour les péchés du monde et les siens, il décrit une dette inexplicable envers le Seigneur qu’il aimerait acquitter en nettoyant le monde de ces symptômes dissidents.
En résumé, on parle ici (et d'après la psychologie) de "tentative d’éloignement de l’objet externe par la violence". C’est-à-dire que Ethan est sujet à des conflits mentaux internes vis-à-vis de ses obsessions morbides dont il négocie encore sa responsabilité en cas de passage à l’acte. Or la responsabilité est une question de distance et/ou de relation à l’Autre, qui se conjugue dans la rencontre des regards. Par conséquent, on peut supposer que Ethan n'a pas encore trouvé la victime idéale pour débuter son combat… En réalité, il est tout aussi insupportable pour lui de n’y être pour rien que d’y être pour quelque chose dans la lutte contre l’hérésie. A ce stade, il cherche encore un sens dans son histoire personnelle ou dans l’utilité du crime, qui serait indispensable dans une société pour en maintenir sa dynamique et éviter qu’elle ne soit ennuyeuse ou réguler les infractions et la population, d’où sa volonté d’en commettre un.
Le jeune homme est développeur informatique et rédacteur web. Un corps de métier très acceptable pour gagner de l'argent sans avoir à travailler avec de la clientèle, des collègues ou une hiérarchie, ainsi que de bénéficier d'un emploi du temps flexible. Surtout, ces professions, dans lesquelles il excelle, lui permettent de combler beaucoup de ses fantasmes via le piratage de webcams ou l'exploration du dark/deep web.